„Bestseller“ dès l’Antiquité et jusqu’aux temps modernes, composée à l’origine en langue grecque puis traduite dans la plupart des langues et dialectes en Orient comme en Occident, la Visio Pauli est sans conteste l’un des textes les plus importants de la catégorie des voyages dans l’Au-delà.
     On peut suivre à la trace ses descriptions de l’Autre monde, plusieurs siècles plus tard, dans l’apocalyptique musulmane – transmises, selon toute probabilité, par les sectaires qui entouraient Mahomet et lui servaient d’informateurs; plus tard, Dante Alighieri aussi en a pris connaissance directement, dans le texte lui-même – et en illustre sa Divine Comédie; et plus près de nous encore, le temps n’est pas loin où, dans nos campagnes les plus reculées, l’évocation de châtiments décrits dans ce texte suffisait à garantir la morale et à rétablir, s’il en était besoin, la paix publique …



« L’itinéraire de Paul dans l’Au-delà Contribution à l’étude de l’Apocalypse apocryphe de Paul »
in : <Peter Nagel edidit>, Carl-Schmidt-Kolloquium an der Martin-Luther-Universität 1988 [Wissenschaftliche Beiträge 1990/23 (K9)], Halle an der Saale (Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg), 1990, 197-212.
La Visio Pauli a connu la vie tourmentée des apocryphes (sans « texte reçu » protégé par un Canon), elle a été remaniée sans vergogne, raccourcie, rallongée, adaptée, résumée…Si bien qu’elle fut longtemps considérée comme un assemblage de morceaux épars, une sorte de patchwork additionnant des pièces  disparates auxquelles certains critiques n’hésitèrent pas à attribuer des origines et des dates fort diverses.
Au moyen d’une analyse de l’itinéraire parcouru par le visionnaire et du  partage, avec ce dernier, des différentes étapes de son voyage, cette contribution aboutit à des conclusions nouvelles qui inversent les données habituellement acceptées et répétées et dégagent une certaine unité du texte, ouvrant sur une approche originale de son intégrité et de sa logique interne.









« Tartarouchos – Temelouchos – Contribution à l’étude de l’Apocalypse apocryphe de Paul »,
in : <Jean-Marc Rosenstiehl ed.>, Deuxième Journée d’Etudes Coptes – Strasbourg 25 mai 1984 [Cahiers de la Bibliothèque Copte 3], Louvain-Paris (Peeters), 29-56.
Le Judaïsme et le Christianisme ont produits des noms d’anges par dizaines et centaines ; les apocryphes en abondent, sans même parler des textes magiques auxquels il arrive d’en déguiser certains ou d’en inventer d’autres.
Les deux noms sur lesquels se penche cette étude, Tartarouchos et Temelouchos, ne sont pas rares ; leur forme atteste leur origine grecque ; ces noms sont propres à deux anges du monde infernal qu’on peut trouver notamment dans la Visio Pauli.
La signification de Tartarouchos est évidente : c’est le „Préposé au Tartare“ (le terme a subsisté dans la tartaruca latine devenue notre tortue). Il s’inspire de Pluton, le Tartarus Pater des latins, et évoque Béhémoth, le monstre originel que la Bible loge dans l’enfer sous-terrain(sic).
Quant à Temelouchos, à la forme si instable (Melouch, Emelouch… jusqu’à Malik dans le Coran et les traditions musulmanes), le trident dont il est armé invite à y voir un rejeton de Poséidon-Themeliouchos et du Léviathan, second monstre originel, qui règne, lui, sur l’enfer sous-marin.